J’envoie un texto. Réminiscence de notre dernier moment ensemble… Et quelques gouttes roulent sur mes joues, lorsque j’apprends, complètement par hasard, que vous avez vendu pour aller travailler avec une amie… Sans doute est-ce un autre chemin pour vous deux… J’aurai au moins réussis ça pour vous ! Vous faire découvrir et apprécier cette douceur particulière qui appartient qu’aux femmes. Dites-moi si vous êtes déjà trop loin ?
Pas de réponse et trois semaines devant moi…
Trois semaines où je vais faire ce que je veux…
Malgré ma trouille légendaire de l’avion, c’est décidé, je m’envole. Besoin de partir un peu loin. Un billet, ma petite valise…
Les transports et l’aéroport. J’attends l’annonce de mon vol. Où est l’embarquement ?
Je fais la queue derrière une blonde décolorée qui tient sous son bras, un petit sac ridicule. Elle s’enregistre, c’est mon tour.
– Vos papiers et votre billet, s’il vous plaît.
Je donne tout à l’hôtesse. Elle me cherche dans sa liste de passagers.
– Ah, vous voilà… Des bagages ?
– Non, juste ma petite valise… Je peux la garder ?
– Faites voir ?
Je lui monte au-dessus du comptoir.
– C’est bon, vous pouvez la garder. Voilà, place 56, hublot… Bon voyage !
– Merci.
Je longe le couloir qui m’emmène à la porte de l’avion. J’aime pas l’avion… Je donne ma carte d’embarquement au steward qui me fait signe de passer. J’avance dans l’allée centrale à la recherche de ma place. Je cale ma valise dans le coffre à bagages, me pose sur le siège et bouge plus. Par le hublot, je vois le couloir que je viens d’emprunter. Tout est tenu par des nacelles à roulettes.
Les lumières clignotent, on doit attacher les ceintures de sécurité.
Le steward se plante au milieu de l’allée et nous explique comment mettre le gilet de sauvetage, utiliser le masque à oxygène… Je vais avoir besoin de tout ça ? Il me fait flipper, ce con !
On roule, je suis collée au dossier, les mains agrippées aux accoudoirs.
– Vous me faites mal !
Ah merde, je comprime le bras de ma voisine que j’ai même pas vu s’installer là !
– Excusez-moi, je suis tellement…
– Les décollages et les atterrissages, ça reste quelque chose de compliqué.
– Ah, vous aussi…
– On en est tous là, vous savez.
J’applique la tête en arrière et ferme les yeux. Le bruit des turbines et la sensation étrange qui l’accompagne finissent par s’estomper légèrement. On semble stabilisé dans le vide. Vraiment, j’aime pas. Je sens une main qui se pose sur la mienne.
– Vous pouvez vous détendre, le plus dur est fait.
J’ouvre les yeux et découvre une hôtesse de l’air, penchée par-dessus ma voisine de siège, qui tente de me rassurer avec son sourire.
– Il reste l’atterrissage !
– Tout se passera bien, vous verrez.
Bon, si elle le dit ! Mais j’ai peur quand même…
– Vous pouvez vous décrocher si vous le souhaitez.
Et pour quoi faire ? Je vais pas faire un jogging dans l’allée… Où elle veut que j’aille me promener ? Pff… Je reste figée sur mon siège. Un steward passe avec un chariot.
– Thé, café, chocolat, une boisson ?
Malgré mon état semi comateux, j’entends ma voisine réagir.
– Vous avez quoi comme boisson ?
– Alors… Coca-cola, Soda, eau minérale, Badoit, bière, vin et j’ai même du champagne.
La nana se tourne vers moi.
– Ça vous tente ?
– De quoi ?
– Le champagne…
– Ah ! Heu… Je sais pas…
– Donnez-nous du champagne.
– Deux petites bouteilles ?
– Oui, deux.
…