Samuel

– Excusez-moi, vous connaîtriez pas une personne qui s’appellerait Maxime, par hasard ? C’est une femme…

Le petit mec s’adresse à Clémentine.

– Eventuellement…

Je fronce légèrement les sourcils.

– Et vous lui voulez quoi à cette Maxime ?

– Lui parler, juste lui parler.

Clèm continue avec le mec.

– Lui parler… Juste à elle ?

– Vous la connaissez ou pas ?

– J’en connais une… Mais je sais pas si c’est celle que vous cherchez.

– Une femme qui s’appelle Maxime, il doit pas y en avoir cinquante.

– Peut-être…

Le jeune mec gigote sur ses pieds, se frotte les paumes des mains comme s’il avait froid.

– Vous savez où je peux la trouver ?

Il sort son portable.

– Un numéro peut-être ?

– Oh, là, doucement. Je donne pas les numéros comme ça.

– Mais vous l’avez ?

– De quoi ?

– Ben, son numéro.

– Je crois pas, non.

– Ah…

Il semble déçu de la réponse et range son téléphone dans la poche arrière de son jean.

– On pourrait se poser dans un café ?

Il est bien entreprenant ce garçon.

– Pourquoi c’est moi que vous avez abordée sur le trottoir ?

– J’ai une photo, une photo qui a plus de trente ans, mais vous lui ressemblez beaucoup à la fille qui est dessus.

– Vous l’avez là, la photo ?

– Oui…

– Faites voir.

Le mec fouille dans la poche intérieure de son blouson et tend le papier cartonné à Clèm.

– Ça fait plusieurs fois que je vous croise dans le quartier et à chaque fois, je me dis que ce doit être vous qui êtes sur cette photo.

Je me penche par-dessus son épaule pour regarder. Ah, là, là, d’où il la sort cette photo ? C’est bien Clémentine dessus ! A côté, je sais aussi que c’est moi, mais mon visage, de trois quart arrière, est tellement tourné qu’il peut pas me reconnaître. Ça fait un bail ! On avait tout juste une vingtaine d’années… Vingt-cinq peut-être… C’était où déjà ? Je sais même plus… Mais qu’est-ce que Clèm fait gamine là-dessus ! Elle reprend sa discussion avec le mec.

– Vous étiez pas né à cette époque !

– Non…

– Pourquoi vous me rechercher ?

– A vrai dire, c’est l’autre que je cherche.

– Ah…

– Mais on la voit pas bien, je peux pas la reconnaître avec ça.

– Et vous avez pas d’autres photos ?

– J’ai retrouvé que celle-là.

Depuis le début, je me tais, mais là, j’ai une envie pressante.

– Café ?

– Oui, Ma…

Clémentine s’arrête net, on a eu chaud aux plumes ! On se pose l’une à côté de l’autre, à une table de quatre, et le petit mec s’installe en face de nous.

– Vous vous appelez comment ?

– Samuel.

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