Mariage

Dans l’appartement, c’est calme.

– On pourrait parler, non ?

Je comprends pas.

– De quoi ?

– De nous, de tes nuits, de ta soirée avec Sigrid, de Camille…

– Oh, là, là, que de questions !

– On commence par laquelle ?

– Et si je cherchais du boulot ?

– Tu vas te concentrer deux secondes sur ce que je dis ?

– Mais… Je sais pas quoi te répondre moi…

– C’est bien ça qui me désole !

– Je sais pas faire… Les choses arrivent et puis voilà… Tu veux que je dise quoi dessus ? Je sais pas moi…

– Chez Sigrid, l’autre soir quand on l’a raccompagnée, c’est très moderne chez elle, mais l’ensemble est harmonieux.

– Fallait, elle était un peu bourrée… Et alors ?

– Alors, j’ai vu l’endroit… L’endroit où tu t’éclates avec elle…

– Je t’avais dit que tu allais gamberger, des films dans ta tête….

– De fait, je gamberge, comme tu dis…

– Tu te fais du mal !

– Peut-être, mais je mesure un peu, je vous imagine dans ce décor toutes les deux…

– C’est malin !

– J’ai envie que tu te poses, Maxime.

– Ça fait trente-cinq ans que tu en as envie.

– Et j’en suis toujours au même point, sinon je serai pas encore dans tes pattes.

– Je me poserai quand je serai trop vieille pour faire autrement.

– On est pas rendu…

– Tu me traites souvent de vieille, ça va venir vite…

– Là, tu y vas doucement, mais sûr qu’il y a encore du chemin !

– Tant mieux, je suis pas encore grabataire.

– Arrête !

– C’est toi !

Mon portable qui dormait tranquillement dans le salon, se réveille.

– La revoilà !

– Qui ?

– Je sais pas, mais c’est forcément une de tes conquêtes en tout cas.

Je vais chercher l’engin. C’est Sigrid qui apparaît à l’écran. Votre amie est adorable, vraiment. Clémentine me fixe. Je lui lis le message.

– Sympa !

– Elle est très sympa…

Faut que je lui réponde. Pour Sigrid, je me lâche. Clémentine est adorable, en effet, d’ailleurs je l’adore.

– Tu lui as répondu ?

Je lui tends l’appareil avec le texto affiché. Elle plisse les yeux pour lire et son sourire monte sur son visage. Elle me rend le téléphone. Je jette le portable au bout du canapé. Clèm vient s’asseoir par terre entre mes jambes. Un coude sur mes genoux, elle pose la tête dessus. Ma main glisse dans ses cheveux. La sienne monte et descend le long de mon tibia. Elle se redresse d’un coup et vient s’allonger sur le canapé, la tête sur mes cuisses. Ses yeux me regardent, partent et reviennent. Ils finissent sur mon visage.

– Tu penses à quoi ?

– A ce que tu écris à Sigrid.

– Ah…

pour poursuivre votre lecture…

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