Maison de pêcheur

Quelques jours de break et on décide de partir à la mer avec ma copine Clémentine. Réservation sur internet d’une petite maison de pêcheur en plein cœur de ville. Enfin, ville, c’est vite dit ! Si on trouve cinq ou six-cents habitants dans le bled, ce sera bien le diable.

Trois heures de route, on arrive et le propriétaire est pas là pour nous accueillir. C’est la voisine qui s’en charge. Bon, elle est sympa, la voisine. Elle nous montre la maison…

Il y a pas de cafetière. Bouh ! Le matin, c’est indispensable le café.

– Où est la cafetière ?

– Ah, je sais pas, dans un placard sans doute. Je vous laisse, j’ai mon travail qui m’attend.

La femme s’en va et nous abandonne à la conquête des placards. Il y a rien… Comment on peut louer une maison sans cafetière ? Faut prendre des dosettes de soluble ? Misère ! On avait pas prévu. Nous on avait apporté du café normal, en poudre, pour le caler dans un filtre.

Alors c’est direct les courses. Vite, un mini supermarché pour les trucs de base.

On revient les bras chargés. On pose tout sur la table de la salle et on file au premier avec les sacs. Faut ranger nos frusques dans la penderie. Il y a des cintres au moins ?

Dans la chambre, Clèm se laisse tomber sur le lit. Le couinement du sommier nous tire une grimace.

– On le vire et on fout le matelas par terre ?

– On sera mieux, tu as raison.

Nous voilà à tout pousser pour installer le matelas à même le sol. On s’active à quatre pattes, les draps, la couette… Ça y est, le lit est fait !

– On va dîner dehors ?

– On a acheté plein de trucs…

– On s’en fout, on mangera tout ça demain, là j’ai envie de sortir.

Quand Clèm a décidé quelque chose, je la suis.

Il fait frisquet, on pénètre dans un petit resto sur le port. Le mec vient nous voir et nous installe. A la table d’à côté, il y a une nana toute seule qui lit le journal. Elle nous regarde même pas arriver. On tire les chaises et on se pose. Les cartes et on choisit un plateau de fruits de mer.

– Ça va, tu es bien ?

– C’est mignon ce petit port.

Les bouches pleines, on parle plus. Le plateau se vide au fur et à mesure qu’on s’empiffre de crustacés. On voit le fond, j’en peux plus.

– Je suis gavée…

– Les fruits de mer, ça nourrit !

C’est la nana de la table d’à côté qui me dit ça. Elle a posé son journal et regarde nos assiettes pleines de déchets. Mes yeux dans ceux de Clèm, on se tourne vers elle.

– Oui, ça nourrit bien.

La réponse de Clémentine et on sourit à la femme qui continue.

– Moi, j’en peux plus de manger des fruits de mer.

– Nous, c’est pas souvent, alors on en profite.

– Vous venez de Paris ?

– Pourquoi ?

– Comme ça, vous faites pas trop locales.

On se regarde, Clèm et moi…

– On a tant l’air de touristes que ça ?

– L’accent surtout… Vous avez un accent bien parisien.

– Ah…

Je savais pas qu’il y avait un accent parisien.

– Vous êtes à l’hôtel ?

Elle est bien indiscrète cette femme !

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